Boy A

Publié le par Absolutvero

Réinsertion d'un jeune homme, qui a commis un crime étant petit. Nouvelle vie, nouvelle identité et le secret lourd d'un passé qui doit rester secret. Boy A, l'histoire de Jack, jeune homme solitaire et fragile, lâché dans un Manchester ouvrier, qui lui offre une seconde chance...

 

Seconde chance ?

 

Boy A est incontestablement en ce début d'année 2009 LE film de l'année. Réalisation parfaite, jeu d'acteur de Andrew Garfield (personnage principal) exceptionnel, scénario impeccable... la liste des superlatifs est longue pour décrire ce film, dont le sujet est finalement très peu traité sur grand écran.

 

Construite sur la dualité de l'homme d'aujourd'hui et de l'enfant d'hier, l'histoire de ce garçon, dénommé Boy A lors de son procès, alterne flash d'un passé de solitude, de manque d'amour et de violence, et moment heureux d'une vie nouvelle dans laquelle Jack évolue tel un extra-terrestre, tant il a oublié les codes de notre société. C'est sa maladresse et sa timidité qui le rendent si touchant ; il ne sait pas abordé les filles, rase les murs tête baisée, s'excuse sans arrêt, ... car dans un sens, il ne sait pas s'il mérite sa place dans cette société qui l'a exclue plus de 10 ans en arrière.

 

Et c'est là que réside l'ambivalence du film : comment un personnage qui nous semble si innocent peut il avoir commis un crime ? Et quel crime a t il réellement commis ? Il semble très difficile de ne pas s'attacher au personnage, et à la fois, doit on donner une seconde chance à un « criminel » ? 

 

Même si on ressent pendant plus d'une heure que le réalisateur veut attirer la sympathie du spectateur, en dévoilant les circonstances « atténuantes » de son passé et en nous montrant un élève modèle dans sa réinsertion... il pose le problème de la violence d'un crime et de sa sentence, en laissant chaque spectateur, seul arbitre de sa pensée sur ce sujet. Et c'est justement sur ce point que le génie de John Crowley réside.

 

Un autre trait de la réalisation qui est bluffant est la solitude et l'enfermement dans lequel se situe chaque personnage. Plans serrés sur le visage, pour capter au plus près la confusion, la gène ou la peur du personnage de Jack. Presque à la Gus Van Sant, dans « Last Days » ou « Paranoid Park ». Cette distance, que même la petite amie de Jack n'arrive pas à percer, rend le personnage plus attachant, car il nous donne le sentiment d'être plus proche physiquement de lui.

 

Boy A fait partie de ses films indépendants qui bouleverse, qui font se poser des questions, et dont on ne peut sortir indifférent. Magnifique, déroutant, et inoubliable.

 

Sortie le 25 février 2009

Publié dans Cinéma

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C
Could'nt agree more!
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